Kay et Luam étaient deux jeunes adultes lorsque la jeune femme est tombée enceinte. C'était une très jolie fille de seulement dix-neuf ans, mais élever un enfant ne la dérangerais pas, elle était très heureuse en apprenant sa grossesse. Son petit-ami sautait de joie, il n'était pas plus âgé que sa bien-aimée mais lui aussi se sentait près à fonder une famille. C'est donc neuf mois plus tard que naquit Jon, un garçon d'après le médecin, les parents étaient heureux, ils avaient quitté leurs maisons familiales pour s'installer dans une petite ferme aux alentours de Gréine qu'ils achetèrent avec leurs économies. La ferme disposait d'une chèvrerie, et ce n'était pas par hasard, car Kay et Luam étaient bergers dragonniers. C'est donc dans la joie d'une nouvelle naissance, d'un déménagement et d'une prise de responsabilité que Jon vint au monde, par une chaude nuit d'été.
Après les quelques jours de suivi Kay fut autorisée à rentrer chez elle avec son enfant. Elle était très maternelle et aimait beaucoup le prendre dans ses bras, le garçon lui souriait calmement. Il avait hérité des cheveux bruns légèrement ondulés de sa mère ainsi que des yeux bleus de son père et déjà, il s'imprégnait de la bonne humeur qui régnait dans le foyer.

Jon était à présent âgé de deux ans et savait parler, marcher, ramper, courir, sauter, bref, une vraie flèche. Il ne faisait pas de bêtises mais était toujours excité et voulait aider ses parents dans tout ce qu'ils faisaient. Lorsqu'on son deuxième hivers s’apprêtait à venir, il restait assis sur le comptoir de la cuisine, fixant les mains de sa mère. S'exprimant dans sa langue natale qu'était l’Irlandais, il demande à Kay.
« Qu'est-ce que tu fais maman ?»
Cette dernière ne quitta pas sa tâche des yeux mais sourit et lui expliqua d'une voix mielleuse.
«  Je fais de la confiture pour l'hiver, il faut préparer des provisions pour avoir du gras ! Comme les phoques ! Tu veux m'aider ? »
Des étincelles s'allumèrent dans les yeux de son fils qui sauta du comptoir, escalada une chaise et se tint debout dessus, à côté de sa mère, près à recevoir sa mission.
«  Aller, écrase les fruits avec une cuiller en bois, j'ajouterai le sucre après. »
«  Mais je veux verser dans les pots moi ! » renchérit Jon.
Kay rit doucement. «  Tu ne peux pas faire ça, sinon tu vas te brûler et ça va pourrir partout sur ton corps ! »
Jon lâcha un petit cri de terreur et se mit à écraser frénétiquement les fraises à grands coups de cuiller, comme si elles allaient lui sauter au visage à tout instant.
Ce jour-ci, le jeune garçon apprit également comment fumer du poisson avec son père et comment faire une guirlande de champignons pour qu'ils sèchent. Épuisé, il s'endormit tôt, rêvant de toute cette nourriture qu'il aurait cet hivers.

Puis le printemps revint, les nuits étaient encore fraîches, mais les jours se réchauffaient, s'allongeaient. Le troupeau de chèvres s'agrandissait également, de jeunes chevreaux voyaient le jour, cette année-là Jon apprit l'amour et la passion que partageaient ses parents pour les animaux, la nature et les dragons. L'acolyte de Luam était d'ailleurs très ami avec le petit enfant. C'était un dragon moyen couvert de plumes grises et blanches, un Aon Flug, qui aimait prendre Jon sur son dos et courir dans la prairie avec lui. En effet le dragon n'était pas capable de voler suite à un accident lorsqu'il était encore dans son nid, attaquée par un prédateur, son aile gauche était irréparable et Moen n'avait jamais connu la joie de voler. Mais il était tout de même heureux et très excite, toujours entrain de faire des blagues au bétail.
À partir de quatre ans, Jon aurait pu entrer en maternelle et commencer à aller à l'école. Mais premièrement il n'avait pas envie de laisser ses parents s'occuper de toutes les tâches à la maison seuls, bien qu'ils n'avaient pas vraiment besoin de lui, et deuxièmement il n'avait même pas envie d'aller à l'école, y aller pour faire quoi ? Rester assis sur une chaise et ne rien faire … Non il dit à sa mère qu'il pourrait très bien apprendre ici, chez lui. Elle lui sourit et dit qu'elle n'avait pas de problèmes avec ça, mais elle lui demanda si il ne se sentait pas seul, car il n'avait pas d'amis pour jouer avec lui, à part Moen. Peut-être voulait-il un ami de son âge. Mais le garçon répondit qu'il était très heureux ainsi, et offrit son plus beau sourire à sa mère, qui le prit dans ses bras.
Son enfance continua tranquillement, il apprenait chaque jour un peu plus, lire, écrire, pêcher et même construire une cabane dans un arbre. Il ne passait pas une journée sans aller dehors, même en hivers. Il passait bien dix minutes à se faire habiller par sa mère, mais une fois au milieu de la plaine il enlevait veste et moufles pour s'amuser dans la neige avec Moen qui ne disait rien à Kay ni même à son acolyte. Il aimait beaucoup l'enfant, comme s'il était son petit frère, et restait assez projecteur envers lui.

Mais, chers lecteurs, vous savez que la vie de Jon n'est pas remplie de bonheur, vous savez qu'il va se passer quelque chose, sauf si vous avez commencé à lire cette fiche par l'histoire. Je suppose que je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps.
C'était un jour tout à fait normal à la ferme, en ce début d'été, les journées chaudes sont appréciables, parfois insupportables, mais il faut travailler quand même. Jon avait sept ans, bientôt huit. Ses parents travaillaient tous les deux avec le troupeau l'après-midi, Luam demanda à son fils d'aller pêcher pour le repas du soir. Jon se dépêcha de chercher sa canne à pêche et un seau puis passa en courant devant Moen qui l'accompagna jusqu'à la falaise, à un point pas très haut, là où il pourrait pêcher tranquillement. Le dragon salua le garçon et retourna à grandes foulées jusqu'à la ferme. Kay se reposa un instant. En effet, elle était à nouveau enceinte, de déjà cinq mois. Luam était plus heureux que jamais mais ne voulait pas que sa femme se surmène, il la força donc à se reposer. Kay n'a jamais été vraiment du genre à ne rien faire, elle se dit qu'elle allait faire une tarte aux myrtilles pour quand son fils reviendrait et que son mari prendrait sa pause.
Jon était très impatient d'avoir un petit frère auquel il pourrait tout apprendre comme il l'avait apprit. Il s'amuserait tellement avec lui, lui ferrait découvrir ses cachettes dans la forêt, les meilleurs endroits pour nager dans la rivière, les points de rassemblement des phoques. Il y avait pensé encore toute l'après-midi pendant sa pêche. Il avait attrapé quatre poissons, une bonne prise. Son butin dans son seau, il commença à rentrer chez lui, s'imaginant déjà les félicitations de son père pour ses prises.
Mais une fois arrivé à une centaine de mètres de chez lui, la maison lui semblait encore très loin. Le vent tourna brusquement et lui apporta une odeur de fumée et de cendres mouillées. Il pouvait voir une dizaine, non, une vingtaine de personnes autour de chez lui. Il posa son seau, sans intérêt maintenant, et se mit à courir vers sa maison, sa mère, son père, inquiet. Juste avant qu'il arrive, trois dragons s'envolèrent, leurs acolytes sur le dos. Trop petit, Jon n'arrivait pas à voir ce qu'il se passait autour de la ferme, il poussa tant bien que mal les jambes des adultes autour de lui et découvrit en face de lui les maigres restes de sa maison. Il ne restait que des ruines des quatre murs en pierre de la maison et deux poutres de l'axe principal du toit, dont une majoritairement brûlée. La chèvrerie était complètement écroulée, quelques cadavres de chèvres gisaient autour, mais les autres avaient sûrement dû brûler ou servir de repas aux dragons des pompiers. Un adulte s'approcha de Jon, qui paniquait un peu, les yeux écarquillés. Il le regarda dans les yeux et lui dit, sans méchanceté.
« Qu'est-ce que tu fais ici petit ? Tu ne devrais pas être là, retourne chez toi, tes parents doivent te chercher. »
Jon plongea son regard effrayé dans les yeux de l'homme et lui dit d'une petite voix.
« C'est ici que j'habite monsieur, mes parents aussi, où sont-ils ? »
De la pitié apparut sur le visage de l'homme, mais Jon était à l'époque trop jeune pour le remarquer. Il s’agenouilla devant l'enfant et le prit par les épaules.
« Cette après-midi la maison à explosé, c'était une fuite de gaz. Ton père et ta mère étaient dans la maison quand elle a prit feu, ils ne seront plus là pour toi maintenant. »
« Et Moen ? Moen est mort aussi ? C'est l'acolyte de papa ! » Jon avait les yeux larmoyants, il n'avait personne à part ses parents, le dragon était le seul autre être qu'il connaissait mieux que de vue, peut-être qu'il n'était pas là quand la maison avait explosé.
« Oui nous avons trouvé le corps d'un dragon moyen pas très loin de la chèvrerie, il est blessé, mais il est en vie. Il n'a pas bougé et n'a rien dit depuis qu'il s'est réveillé. Tu peux aller le voir, je vais discuter avec les autres adultes pour savoir ce qu'on va faire de toi. »
Jon n'écouta plus après ça « voir » et fonça vers la silhouette de Moen qu'il avait enfin repéré. Il se posta devant lui, le reptile tourna les yeux vers lui, l'air infiniment triste et désemparé. Il ne dit rien mais se leva et entoura le garçon d'un geste protecteur avec son aile déchirée, pressant son corps contre lui. Jon entendit sa voix dans sa tête. « Jon, je vais partir dans la forêt près du volcan et vivre là-bas, tu pourras venir me voir si tu veux, mais je ne pourrais pas vivre sur cette île si je sais que Luam n'y est pas. Les adultes vont s'occuper de toi, tu serras heureux de nouveau dans très peu de temps. Au revoir. » Il laissa l'enfant se détacher de lui et fit quelques pas en arrière, ne détachant pas son regard de celui de Jon, qui était en larmes. Partir fut difficile, mais il fit volte face vers l'océan, sans doute pour trouver quelqu'un qui le conduirait en bateau jusqu'à l'île isolée des dragons.
Le même adulte qu'avant appela Jon, qui se retourna et se dirigea vers le groupe d'adultes lentement. Arrivé à leur niveau, il murmura que Moen était parti et attendit qu'on lui parle, pleurant silencieusement. L'homme s'adressa à lui pour lui demander où vivait le reste de sa famille, il répondit en toute vérité que sa seule famille était ses parents, ses grands-parents étaient morts et il n'avait ni oncles ni tantes. Il était rare sur l'île que quelqu'un se retrouve sans proches, à l'âge de Jon, ça n'était jamais arrivé, en conséquence il n'y avait pas d'orphelinat. Jon entendit les adultes parler entre eux. « Quelqu'un acceptera bien de le prendre, j'ai entendu dire qu'il était sage et serviable. » « Oui … On pourrait essayer. » Avant que tout cela ne dégénère, l'orphelin prit la parole, tremblant mais sûr de lui.
« Non, je ne veux pas que vous décidiez pour moi, je peux vivre tout seul, je sais trouver à manger, faire un feu, laissez-moi faire ce que je veux, de toute façon je suis le seul, il releva la tête et sourit au groupe, je peux me débrouiller. »
« Eh bien, pour un enfant t'es bien sûr de toi, t'es bien trop petit pour savoir faire tout ça correctement, et l'école en plus ? » un de adultes avait répondu.
« Je ne vais pas à l'école, et si vous me croyez pas, je peux vous montrer comment faire de la confiture, pêcher, chasser et vous faire un feu, alors laissez-moi tranquille. »
Sans se soucier de leur réponse, il s'aventura dans les ruines de sa maison. Le sol était couvert de cendres mouillées et quelques braises rougeoyaient encore ça et là. En cherchant bien, il réussi à trouver une photo de ses parents à leur mariage, légèrement brûlée, noircie et humide, il la serra contre lui et continua à chercher. La seule autre chose qu'il dénicha fut une petite peluche de dragon verte, elle était dans le lit carbonisé qui aurait du être celui de son petit frère. Attristé, il sortit des ruines et se redirigea vers les hommes, ils lui dirent qu'ils ne savaient pas trop quoi faire, une lueur inquiète sur leur visage. Encore une fois, Jon répéta qu'il se débrouillerait et partit vers le village, sans trop savoir ce qu'il allait faire.

Il s'est débrouillé pour manger et dormir, ne vous en faites pas, il a continuer son petit manège pendant un moment, il dormait de temps en temps chez des gens qu'ils connaissait au village, mangeait contre un service ou un butin de chasse. Il n'avait pas encore réussi à se fabriquer un arc un mois après le décès de ses parents, mais continuait encore pour chasser des animaux plus imposants que de pauvres lapins. Il n'était pas tombé dans le piège de l'abandon de tout et avait gardé sa joie de vivre et son envie d'aider tout le monde et d'apporter la joie à tous ceux qui l’entouraient.
Un matin, il devait être dix heures, il rencontra un homme, grand, cheveux noir, l'air amical, sur la place de Gréine. En fait, c'est plutôt ce dernier qui est venu vers lui. Cet homme s'appelle Dahey Leinster, aller, je vous raconte. Dahey est un berger dragonnier de vingt-huit ans. Il vit avec sa femme Abbie, qui a un an de moins et exerce le même métier que son conjoint. Le jour de sa rencontre avec le jeune orphelin, Dahey avait vingt-quatre ans et s'interrogeait sur l'accident qui avait eu lieu quelques semaines auparavant, nous parlons ici de l'explosion de la maison où vivait Jon. Il savait que l'enfant du couple Arnarsson avait survécut, et gentil comme il est, il voulait simplement l'aider. Puis il l'a trouvé, Jon se demandait qui était cet homme mais il voulait bien faire connaissance, Dahey n'a vraiment pas l'air méchant. Sur le chemin qui menait à la ferme Leinster, Jon et le berger ont fait plus ample connaissance, et étaient justement entrain de se mettre en accord sur un apprentissage lorsque Abbie est venue à leur rencontre. S'adressant à son mari, elle dit.
« Je t'ai vu arriver du haut du chemin, qui est cet enfant ?» elle se tourna vers Jon.
« T'es mignon toi dis, j'ai fais de la tarte, tu veux une part ? »
L'orphelin hocha la tête, un peu intimidé, mais il reprit vite confiance quand Dahey l'invita à entrer pour parler plus confortablement de son apprentissage. Devant une bonne part de tarte, le berger, sachant que l'enfant n'aurait aucun abris pour l’hiver, lui proposa de venir vivre chez lui. Ils n'avaient pas d'enfants, mais héberger Jon dans une grande ferme comme la leur ne poserait pas de problèmes. D'une certaine manière, ils s'étaient attachés à l'enfant très rapidement. Après une courte hésitation, Jon accepta de vivre avec eux pour l'hiver et de devenir l'apprenti de Dahey. La chance tournait, il trouvait quelque chose à faire plutôt qu'errer dans les rues à longueur de journée. Ce soir-là, Jon était très heureux de sa journée.

La suite est assez simple, l'apprentissage commença, Jon appris beaucoup de choses, bien qu'il connaissait déjà les bases, Abbie lui apprit un peu plus à lire et écrire et faire de simples opérations mathématiques, il passa son examen à 10 ans sans problèmes. J'ai oublié de mentionner quelque chose d'assez important, Jon s'est fait un ami, un ami précieux pour lui, qui n'en avait pas avant Lonàn. Il a le même âge que notre protagoniste, possède des cheveux bouclés blonds et de grands yeux bleu clair, le visage parsemé de petites taches de rousseurs. Ils se sont rencontrés de façon un peu insolite, Lonàn fuyait sa maison, plus précisément ses parents, et ne sachant pas où dormir pour la nuit, il s'était installé dans les ruines de l'ancienne maison de Jon. Ce dernier y retourne de temps à autre, espérant retrouver un souvenir, quelque chose de précieux, d'aussi précieux que la photo de ses parents, ou peut-être qu'inconsciemment il espère que Moen reviendrait, car il lui manque énormément. Lonàn avait donc choisit la vieille ruine Arnarsson comme refuge d'une nuit, et justement à ce moment-là l'apprenti berger revint sur les ruines. Il fut très surpris de trouver quelqu'un dormir sur le sol de son ancienne maison. Le sol noirci et pauvre en nutriments était dépourvu de végétation, mis à part quelques pauvres mauvaises herbes et trois grands tournesols vers l'entrée. Le regard des deux enfants se croisa, ils sursautèrent et se plaquèrent chacun contre un des vieux murs en demandant, effrayés.
« PUTAIN T'ES QUI ?! »
Ils ne dirent rien, pensifs, et avancèrent l'un vers l'autre, Jon commença.
« Mais qu'est-ce que tu fous ici ? » intrigué, il se dit qu'il ne lui dirait pas que cette ruine était sa maison.
« Je … je suis parti de chez moi, je déteste mes parents et toute ma famille, j'ai préféré partir. » il tremblait un peu, sans doute méfiant, mais Jon n'y prêta pas attention.
« Je vois, tu peux venir là où je dors en ce moment, c'est le début du printemps il fait trop froid la nuit, Dahey et Abbie t'accueilleront pour la nuit ! »
Lonàn a suivi le jeune orphelin et passé la nuit chez les Leinster, mais le lendemain il a fallut qu'il rentre chez lui, ses parents le retrouvèrent et ne se privèrent pas d'engueuler le couple, à peine réveillé, en pyjama. Ils ne comprirent pas trop ce qui leur arrivait mais s'excusèrent, non pas auprès des parents hystériques, mais pour Lonàn. Ils l'avaient trouvé très amical et auraient pu l'héberger de la même façon que Jon sans hésitation. Ce dernier avait déjà bien sympathisé avec le blondinet et était triste de le voir partir, il lui promit de le retrouver, se foutant bien de l'accord de ses parents. Il passa le mois suivant à le chercher, et finit par trouver sa maison, le croisant derrière une fenêtre. Lonàn le reconnu tout de suite et tenta de lui faire comprendre que ses parents n'étaient pas là, Jon fit de son mieux pour ouvrir la fenêtre bloquée de l'extérieur et de l'intérieur, finit par la casser, et Lonàn reprit la fuite avec son ami. Ils passèrent presque une semaine ensemble, vivants seuls, comme l'aprenti depuis deux années. Il lui montra beaucoup d'endroits peu connu, pour lui, toute l'île est un terrain de jeu et d'aventure, toute l'île est son territoire, il s'amuse beaucoup. La rencontre de Lonàn avait changé sa façon de penser, il devint beaucoup plus sociable et tenta de se faire d'autres amis parmi les enfants de Gréine, et même s'ils n'étaient pas aussi exceptionnels, ils l'avaient accepté et Jon n'était plus seul, il avait des amis avec qui partager des moments merveilleux. Mais malgré toute l'amitié qu'il ressentait pour le petit blond, il n'avait jamais osé lui avouer qu'il était orphelin, il n'arrivait pas à imaginer sa réaction et ne trouvait pas les mots. Mais il vivait très bien comme ça. Même si Lonàn devait à chaque fois fuguer pour s'amuser au lieu d'étudier, les deux compères s'entendent très bien, encore aujourd'hui.

Je viens de me rappeler que j'ai oublié de vous parler de la pie ! Après un an sans événements, Jon a un jour rencontré un minuscule oiseau blessé au pied d'un arbre, au milieu du printemps. C'était une petite pie, son aile était cassée, ainsi que sa patte, il était surprenant qu'elle ait survécu. Il la prit dans ses mains avec délicatesse et l'emmena vers Abbie. Elle allait sûrement pouvoir lui dire quoi faire. Sans la considérer comme sa mère, elle était plutôt comme un grande sœur pour lui, tout comme Dahey. Avec l'aide de la rousse, il soigna l’oisillon, qui se prit d'attachement pour le garçon, il fut assez surpris lorsqu'il relâcha la pie dans la nature, que cette petite chose revint vers lui en sautillant et piaillant. Elle ne le quittait plus, Jon la nomma Aoife, signifiant beauté, à cause de son plumage qu'il trouvait magnifique. Cela va bientôt faire un an qu'elle est entrée dans sa petite vie, ils sont devenus presque inséparables.

Et donc aujourd'hui, Jon est toujours apprenti, mais il apprend beaucoup de jour en jour, Lonàn et Aoife sont toujours là, il est toujours aussi amical et offre son bonheur au monde. N'oublions pas qu'il entrera bientôt dans l'adolescence le machin non plus, vous en paierez peut-être les frais, même si pour l'instant il est toujours un grand enfant. Il attend avec impatience le mois d'août, où il pourra partir jusqu'au plus profond de l'île, et, peut-être, trouver un acolyte sur lequel compter.