Eacha est une dragonne très, très maladroite, en tous cas sur terre, car sa nature de Dragonne de l'air la rend très agile dans les airs, elle adore faire des pirouettes, mais sur terre, elle contrôle mal ses membres, en particulier sa queue et son cou, donc elle casse tout. Dès que ses pattes touchent une surface, c'est la catastrophe, en plus elle oublie d'être prudente.
Sinon, oui, ses goûts! Elle adore le poisson! D'eau douce ou d'eau salée, son alimentation en est presque exclusivement composée, sinon, elle mange aussi des fruits dans la forêt, mais jamais elle ne tue d'animaux pour les manger, elle est répugnée par le sang.
Elle vit principalement autour de Gealai et parfois se pose dans le village, elle aime beaucoup les humains et accepte toujours leur visite, même si ils ont tendance à crier un message de prévention lorsqu'ils la voient arriver.
Elle passe beaucoup de temps à jouer avec des humains et à voler.
Son tic est de secouer son oreille droite de temps en temps, cela est dû à la blessure qu'elle a subi un jour.
Eacha apprécie la musique et danse sur les airs traditionnels, elle aime faire la fête et faire rire les gens, le bonheur des autres fait son bonheur, c'est aussi pour cela qu'elle est polie et respectueuse. Elle se refuse à faire quelque chose qu'elle n'aimerait pas subir.
Elle est ingénieuse est assez intelligente, elle a appris à lire étant petite et a beaucoup d'imagination et d'intérêt pour la science et les arts.
Elle aime dormir dans les hautes herbes et jouer dans la neige et les feuilles mortes.

Eacha est un Aer Gaoth ailé à plumes et à poils, malgré son jeune âge, elle est déjà pas mal grande et deviendra sûrement un grand dragon. Pour l'instant, son corps fait plus de quatre mètres de long, son envergure est de 12 mètres de long, sa queue, elle, mesure environs cinq mètres et son cou en mesure deux et demie, mais étant encore jeune, il est certain que la dragonne grandira encore d'un bon mètre au minimum ! Comparé au reste de son corps, ses pattes sont plutôt courtes.
Les puissantes ailes de l'animal sont recouvertes de plumes colorées bleues et oranges, et lorsque Eacha ne vol pas, elle semble ne pas savoir quoi en faire, de même pour sa queue, c'est entre autre ce qui la rend si maladroite : ailes et queue ne cessent de bouger involontairement, heurtant de nombreux objets avec puissance. De plus, ses pattes ne sont pas vraiment plus adroites, elle trébuche régulièrement ou ne marche pas droit. En gros, au sol, la dragonne est loin d'être des plus gracieuses. Cependant, dans les airs, elle pourrait être comparée à une brise gracieuse. Son corps fin et souple semble obéir au moindre de ses mouvements, sa queue, elle aussi ornée de plumes bleues et oranges, sert de gouvernail, c'est principalement ce qui la dirige.
Revenons à sa forme physique même. Son corps est composé de poils orange pâle, presque blancs, son ventre étant un peu plus clair. Son pelage est dense en hiver et doux comme du coton, en été, il est plus léger mais tout aussi doux. Ses pattes de chien ont constamment des petites griffes sorties et sont d'un orange vif tout comme son museau. Sa tête ressemble particulièrement à celle d'un loup, des dents mortelles ornent sa gueule et ses yeux jaunes-verts lui permettent de voir dans le noir. Les poils courts autour de son œil sont bleus. Ses grandes oreilles pointues sont fièrement perchées au-dessus de son crâne, son oreille droite a une large cicatrice sur un de ses côtés, là où un morceau a failli être arraché. Des cornes semblables à des branches légèrement brunes la couronnent, il manque un bout à celle présente sur son côté droit, cela étant dû au même accident que celui qui lui a coûté cette cicatrice à l'oreille. Derrière ces oreilles et ces cornes se trouve un col de longs poils denses oranges et bleus.
Eacha dort souvent dans les arbres s'allongeant sur les plus larges des branches, sinon, elle s'enroule au sol. Ce n'est pas un dragon avec un physique agressif, on se rend tout de suite compte qu'on a affaire à un dragon amical.

« Mais arrête ça ! Il faut que je parte ! » Dit la femme aux cheveux roux.
Pourtant, le bébé dragon à peine sortit de l’œuf, avait décidé de hurler à la mort dès que Ailein, habitante de la Eyjan Dreka âgée de cinquante-huit ans, tentait de sortir de la pièce. La propriétaire de la ferme laitière se mordit la lèvre inférieure. Si elle avait conservé cet œuf qu'elle avait trouvé échoué sur le bord de mer un mois auparavant, c'était pour sauver la vie à un futur bébé dragon qui avait eu de la chance que son œuf n'ait pas été endommagé après être arrivé d'une autre île emporté par la force des vagues, pas pour être adoptée par ce dragon ! Lorsqu'elle lâcha la poignée de la porte de sa grange, les cris du nouveau-né s'arrêtèrent net. Elle était venue pour traire les vaches dans la matinée, elle ne s'était pas attendue à ce que l’œuf vert éclose pendant se laps de temps ! Sinon elle ne serait pas venue ! Il y avait une chance sur deux que la créature qui en sortirait s'attache à la première personne qu'elle voyait et évidement, ça avait été le cas !
La rousse lâcha un soupire exaspéré et posa son bidon de lait sur le plancher sale. Puis, elle se dirigea à nouveau vers le tas de foin dans lequel résidait maintenant un petit dragon. D'ailleurs, il était bien laid. Elle s'accroupit devant l'animal maladroit et l'observa tandis qu'il la regardait, assis sur la paille, visiblement satisfait de sa force de persuasion sur l'humaine. Cette dernière soupira à nouveau et retira délicatement un morceau de coquille qui était resté posé sur le crâne du nouveau-né. Elle l'observa en détails. Si Ailein n'avait jamais vu un dragon à peine sortit de l’œuf, il était difficile d'en imaginer un plus étrange et plus laid que celui-ci : couvert d'un fin duvet blanc, il avait presque l'air d'un petit loup, bien évidemment, cela était sans compter sur son long corps souple et fin et sa longue queue dont l’animal ne semblait pas savoir quoi faire. Des petites griffes sortaient de ses pattes de chien et il regardait l'humaine avec de grands yeux jaunes brillants. Les ailes du bébé n'étaient pas couvertes de plumes, ils étaient constitués de chaire et de peau grisâtre, tout comme le bout de sa queue. Les grandes oreilles pointues et duveteuses de l'animal tournaient dans tous les sens, tentant certainement de capter tous les bruits passibles d'être découverts. En regardant le dragon de plus près, l'humaine, par sa connaissance des bovins, pouvait deviner que sur ce petit crâne allaient pousser deux cornes, cela se voyait par les deux bosses informes postées entre les oreilles.
La fermière regarda le bébé dans ses yeux brillants de curiosité et dit :
« Je ne peux pas te garder ! Je ne suis pas une dragonne ! Je ne peux pas t'élever ! Et j'ai déjà un dragon acolyte, cela fait plus de trente ans que nous sommes liés, je n'ai rien à faire avec toi ! »
Mais le dragon ne semblait pas vouloir entendre raison. Il se leva maladroitement, ses petites pattes, plutôt courtes par rapport à la longueur de son corps, tremblantes sous son poids. Du bout du museau à celui de sa queue, cet intrus faisait facilement la longueur de l'avant-bras de la mère qu'il s'était attribué. Tendant le cou au maximum, il frotta sa tête sur le visage de Ailein. Étrangement, ce simple duvet était particulièrement doux, bien plus que les écailles solides de Rascha, le dragon acolyte de la femme. Le petit animal la regarda dans les yeux, gai comme un pinson, puis ouvrit la bouche pour lancer un petit cri presque inaudible. Un nouveau soupir s’échappa de l'humaine qui se leva en disant :
« Ne commence pas à hurler, je vais te chercher de quoi manger ! D'accord ? »
Le dragon resta silencieux pendant que la rousse se leva, retira la poussière de son tablier d'un coup de main, et sortit de la grange. Elle revint avec un bol de thon et un dragon rouge posé sur son épaule. Celui-ci descendit d'un battement d'aile agile pour se poser aux côtés de son petit congénère curieux. Après l'avoir reniflée une seconde, Rascha fit entendre à son acolyte :
« C'est une femelle, Aer Gaoth, elle vient de loin, la coquille est incrustée d'une odeur de mer, je pense que sa mère l'a laissée tomber en mer et qu'elle a échoué jusqu'ici d'une autre île. Mais maintenant, la petite va te considérer comme sa mère, c'est comme ça que ça marche chez certains dragons. »
« Et si je l'abandonne ? » Demanda la fermière, agacée, à nouveau accroupie dans la poussière de l'étable.
« Elle mourra, » répondit son ami, « Ce genre d'attachement maternel est essentiel, si elle se trouve séparée de sa mère, elle sera perdue et mourra de faim. Ses plumes et son pelage n'ont même pas encore commencé à pousser, elle est beaucoup trop petite pour être laissée en liberté et n'est biologiquement pas faite pour ça. »

Il arriva alors la prise de décision. Malgré son manque considérable de temps, l'humaine était bien trop compassionnelle pour laisser un petit dragon, aussi moche soit-il, mourir.

Trente ans plus tard, la dragonne avait grandit, de longues plumes et un doux pelage avaient pris leur place sur son corps autrefois laid, de longues cornes semblables à des branches avaient poussées, et elle était toujours amie avec Ailein et Rascha qui, eux, étaient maintenant âgés. Eacha, nom donné par les deux êtres qui l'avait élevée, veillair sur eux malgré sa maladresse. Depuis sa naissance, on avait arrêté de compter le nombre de poutres cassées et de choses détruites dans la maison et ses alentours, de plus, la dragonne avait énormément grandit très vite, elle serait sûrement un grand dragon, ou un moyen à peu de choses prêt. Et c'est au détriment d'une grande partie de la toiture que la femelle avait appris qu'elle était une Aer Gaoth. Après trente ans de vie calme, Eacha commençait à avoir peur que ses amis meurent, elle ne voulait pas s'en séparer car même si elle appréciait les autres personnes, il n'y en aurait sûrement pas un qui les remplaceraient.


Dans la forêt de Jade, au plus noir de la nuit, s'allumèrent deux rubis jaunes. Ils disparurent plusieurs fois avant de réapparaître pour plus longtemps. Un vague rayon de lune filtrant au travers des larges troncs d'arbre fit apparaître la grande forme à qui appartenait ces rubis, ces yeux. La forme bougea, tenta de se relever, tomba, puis secoua sa tête. La patte d'Eacha se posa sur son oreille droite, blessée, elle avait mal, le côté droit de son visage était maculé de sang et un morceau y avait été presque arraché. Elle serra les dents, sa corne avait aussi été brisée, et ne repousserais pas. L'accidentée n'avait plus qu'une corne et demie maintenant. Que s'était-il passé ? Comment était-elle arrivée ici ? Elle ne se souvenait de rien, son dernier souvenir était celui de s'être endormie perchée dans un arbre près de son lieu d'habitation principal : le lac Izia. Elle se leva enfin, les jambes tremblantes, ses muscles étaient parcourus de fourmis et de spasmes. Le noir de la forêt n'affectaient pas la femelle, elle voyait les formes et les obstacles, mais il allait être difficile de sortir de cette forêt sans voler, c'est pourquoi elle s'éleva doucement dans les airs, serrant à nouveau ses mâchoires pour contenir la douleur lançant dans son aile droite, apparemment, quoi qu'il se soit passé, son flanc droit avait été touché ! Voyant la plaine droit au Sud, elle s'élança.
Eacha arriva jusqu'à Gealai, elle s'effondra à l'entrée du village. Le lendemain, la dragonne s'éveilla dans une grande salle, l'hôpital. Un médecin vint à ses côtés, un calepin dans les mains et un sourire aux lèvres, le jeune homme aux cheveux roux dit :
« Bonjour ! Je suis le Docteur McFadden, nous vous avons retrouvée il y a deux jours blessée à l'entrée de la ville, nous nous sommes donc occupés de votre cas ! »
Un peu dans les vapes, la blessée ne dit rien et se contenta de fixer l'homme avec incrédulité. Ce dernier continua :
« Nous aimerions connaître votre nom si cela ne vous dérange pas ! »
« E...Eacha je crois... » dit une voix dans la tête du rouquin qui gribouilla une note sur son calepin, il dit en souriant à nouveau :
« Nous sommes parvenus à recoudre votre oreille, cependant, vous aurez parfois des petites sensations de picotement. Sinon, vous n'avez pas été atteinte de blessures majeures, dès que vous le désirez, vous pourrez partir. »
La patiente se leva sans dire un mot et partit en volant par la gigantesque fenêtre semblant être prévue à cet effet. Merde mais il s'était passé quoi ? Il lui manquait quelque chose, elle avait oublié. Quelque chose avait été perdu...